lundi 31 décembre 2012

Quand 2012 se termine...


Sunrise in Woodford





5h30, dans le train qui me ramène de Sydney.
Déjà le soleil se lève sur Woodford et les souvenirs de cette dernière journée de décembre se bousculent, pêle mêle, dans mon esprit.


Les retrouvailles avec mes amis coréens de Brisbane - Les 17000 personnes à Macquarie Point et la longue attente, sous le soleil cuisant de l'après-midi - Les démêlés avec la sécurité du Botanic Garden (Je ne peux pas prendre de photos ici parce que? Vous en avez?? Décidé ainsi?!! Génial!!) - Mes potes que je perds dans la foule, et des ptites françaises pour me tenir compagnie le reste de la soirée (j'ai craqué...j'ai parlé français!) 













Le décompte final et Sydney qui s'embrase - Le petit matin, la bière, les chants et la liesse générale dans un pub près de King's Cross...


5h30 déjà. Je suis crevé...Mais 2013 s'annonce bien!


BONNE ANNÉE !!!




mardi 25 décembre 2012

Noël au bout du fil

Trois mois que je ne leur ai pas parlé, et j'attends leur coup de fil comme un gosse attend le père Noël au pied du sapin.
Ils ont promis de m'appeler à 10h00, heure française, 20h00 ici.
Et il n'est encore que 8H00...

C'est une étrange sensation qui me réveille ce matin.
Noêl? Vraiment?? Alors que nous sommes en été, que je n'ai pas porté de jean depuis des mois et qu'il fait déjà 25 degrés dehors?!!
Non, c'est impossible, je dois me faire des idées...
Mais alors, que font ces gens, à s'affairer autour de paquets qu'ils emballent dans la précipitation? Pourquoi s'acharne-t-on à cuisiner tous ces plats?!! Et que fait ce foutu sapin dans le salon?!!!
Voilà que j'entends des cantiques maintenant...Merde, faut que j'aille consulter.


Me, Jerry, Will, Gabrielle Aurelia and Georgina - Lovely people!!

Il était difficile de trouver du travail en cette fin d'année, et avec l'arrivée des fêtes, encore plus compliqué de se loger à moins de 25 dollars la nuit. Nous sommes bientôt le 24 décembre, et je ne sais toujours pas où passer la fin de semaine...
Mais heureusement, on peut compter sur l'hospitalité australienne. Qui eût crû qu'en cette période de réveillon une famille serait heureuse de m'accueillir à sa table et de partager avec moi son quotidien?
C'est pourtant chez Gabrielle, une professeur de piano adorable aux manières un peu anglaises (17h?...C'est l'heure du thé!), que j'ai élu domicile, à quelques kilomètres de Katoomba, et qu'en l'échange d'un peu d'aide et de beaucoup d'attention envers ses animaux de compagnie, j'ai droit au gîte et au couvert.

Une partie de mon travail: m'occuper de ces petites bêtes!

C'est une fine cuisinière, fan de pâtisserie, et quand je vois ces mets délicieux défiler dans mon assiette, alors que j'agrémentais mon quotidien de nouilles cuites à la hâte, de fruits et d'un peu d'eau, je suis comme un gamin, les yeux tout écarquillés de plaisir, devant tous ces cadeaux.
C'est peut être bien Noël finalement.






Mangue et beurre de citron au petit dej' -  Gratin de légumes du jardin, mmmh!



Des fraises en décembre,  le pied !!!

Aaah!...Je vais me laisser tenter...(The Pavlova Cake)

La vie est simple ici à Woodford, les gens ne s'embarrassent pas de protocole ou de règles de bienséance; ils vous accueillent comme si vous faisiez partie de la famille, et partagent avec vous tout ce qu'ils ont à offrir; un dîner, un barbecue, des excursions en montagne...


Celui ci a élu domicile dans le poulailler du voisin (Diamond Python) ...

...Hostile la nature ...

... Celui là va me piquer ma bouffe !! (Rosella Parrot)


Gabrielle, quant à elle, a prévu de partir deux semaines en Nouvelle-Zélande et compte sur mon aide pour veiller sur ses poussins et son jardin; voilà seulement deux jours que nous nous connaissons et elle me laisse déjà les clés de sa maison, du beurre au citron dans le placard, et un frigo remplit?!!!
Alors, pour la remercier je cuisine un peu, et Noël s'invite dans l'assiette:
La spécialité nantaise? Du saumon au beurre blanc bien sûr!

Mais c'est un autre cadeau que j'attends avec impatience. Celui qui arrivera dans quelques heures bientôt, de l'autre bout du monde.
Trois mois que je ne leur ai pas parlé. Quand on y pense ce n'est rien, mais après tout ce que j'ai vécu ici, toutes les rencontres que j'ai pu faire et la distance qui nous sépare, j'ai l'impression que cela fait une éternité.












JENOLAN CAVES


















Et le téléphone sonne, sonne...Sans arrêt.
"Paul! Téléphone!"
Paul???...Ah oui, c'est comme ça qu'elle m'appelle. Je ne sais pas toujours pourquoi, elle non plus d'ailleurs, mais ça m'amuse, quand on sait que c'est le nom de mon père!


19h50. Je n'ai pas fini d'écrire ces lignes qu'il recommence de plus belle.
Mais ce n'est pas le sien cette fois ci...
Allô??...Papa??
Ils sont tous là, à l'autre bout du fil et de l'autre côté du globe, pour me souhaiter ce qui restera le plus étrange et le plus intense des Noël.


Oui, c'est sûr maintenant, c'est vraiment Noël.


mercredi 19 décembre 2012

Dans les brumes bleues des forêts d'eucalyptus

Bleu.

Azur et sans un seul nuage, le ciel que je contemple ce matin annonce encore une belle journée d'été australien, idéale pour ce que nous avons décidé d'en faire.


Ascension du Mont Solitaire. 
Parcours accessible aux marcheurs expérimentés - 8H45 aller-retour.
Ne partez pas seul, pensez à vous munir d'une boussole, d'écran solaire, de vêtements chauds et d'une lampe en cas de problème. Emportez également une quantité suffisante d'eau et de nourriture.
Ci-joint les numéros de secours en cas d'urgence...


" Une boussole?!! Qu'est ce que c'est que ces conneries, les sentiers sont  fléchés!!
- Ca a dû être écrit par un français...
- Ah, ah, j'aurais dit un hollandais... T'en as une?
- Sur mon portable oui.
- Ok. On a de quoi manger, deux litres d'eau, une lampe...
- Et on est deux.
- Parfait! C'est parti."


Quand je descends du train en provenance de Woy Woy, Sydney n'est plus vraiment telle que je l'avais laissée; Noël approchant, c'est une véritable fourmilière de touristes et de locaux qui grouille à chaque coin de rue, pressée d'en finir avec les achats de fin d'année.
Noël... Je n'arrive toujours pas à m'y faire...
Mais cela n'a pas grande importance, car cette fois ci je ne fais que passer.
Lassé de jouer les vacanciers en vadrouille l'appareil photo en bandoulière, j'avais envie de grands espaces où me dégourdir les jambes. Et sur ma liste des endroits à découvrir, les Blue Mountains figuraient en tête, alors j'ai pris le premier train à destination de Katoomba.


Meehni, Wimlah et Gunnedoo étaient, selon une légende, trois jeunes femmes d'une tribu aborigène à la beauté sans pareille, aimées de tous mais très convoitées des guerriers ennemis. Alors ,quand les clans décidèrent de se livrer bataille, le vieux sorcier du village jugea bon de les changer en pierre pour leur épargner la vie.
Mais il laissera la sienne au combat, et les trois soeurs resteront toutes trois de grès vêtues dominant de leur beauté envoûtante la vallée des Blue Mountains, pour l'éternité.

The Three Sisters


Les "Three Sisters". Elles sont l'attraction locale ici à Katoomba, le lieu de pèlerinage de milliers de touristes, qui débarquent et se croisent chaque jour, descendent de cars bondés le temps d'une photo et de 5 minutes ridicules, et repartent, fiers d'y avoir été.
Quand on sait que le parc national des Blue Mountains abrite 270 hectares de nature sauvage, il est dommage et impensable pour nous de ne s'en tenir qu'à ce panorama, aussi magnifique soit il.


Christopher vient de Hollande et voyage en Australie, animé comme moi de l'envie d'en explorer tous les coins insolites.
Neuf ans nous séparent, et pour le suivre il me faut garder le rythme; là où certains parcours demandent une journée entière nous ne mettons que la moitié du temps!

"Ca va papy? Tu tiens la route?
- Appelle moi encore comme ça, et les secours viendront pour quelque chose!"

C'est avec lui que je passe la majeure partie de mes journées, et sors des sentiers un peu trop touristiques pour m'enfoncer dans l'immensité des Blue Mountains.


Bleues? Mais pourquoi?
Elles tiennent en fait leur nom de cette brume légère, née de l'évaporation de l'huile d'eucalyptus, qui s'étend dans les vallées et en recouvre les forêts.
Mais j'ai beau froncer les sourcils, plisser les yeux et forcer mon imagination, je ne distingue rien d'autre que les nuances de vert de l'immense canopée d'eucalyptus, de gommiers et d'angophoras.
C'est en réalité une nature foisonnante qui vit sous ces grands arbres, et lorsque l'on y pénètre, je suis surpris d'y découvrir la diversité des paysages et la variété des essences.


 

Dans la vallée, c'est une forêt dense et humide, où serpente un dédale de sentiers boueux, dans un désordre de lianes et de fougères géantes.







                       Les fougères parasol ( 2 à 5 mètres de hauteur)

 
 
Le murmure d'un ruisseau, le grondement sourd et lointain de cascades - le bruissement des herbes hautes ou le chant continu des oiseaux exotiques - C'est un oasis qui jamais ne dort.








                     Bridal Veil Falls à LEURA

  
WENWORTH Falls

Et je me mets à penser qu'effectivement, s'il nous prenait l'envie de nous aventurer dans cette jungle, il serait très facile de nous y perdre. Mais si l'on garde de vue les balises de signalisation, alors la boussole n'est pas nécessaire.

"Ca va toujours Papy?
- Je suis devant toi!"


Le Mont Solitaire? Tout au fond!

Lorsque l'on prend de la hauteur, c'est à flanc de falaise que l'on progresse, empruntant des chemins escarpés, parfois des escaliers de métal, ou gravissant des marches taillées à même la roche. Au dessus de nos têtes ce ne sont plus les ramures de feuilles ni les troncs lisses et blancs des eucalyptus, mais les affleurements ciselés de calcaire et le plateaux gréseux.










               

Il n'est plus très loin maintenant...

Ces montagnes ne dépassent pas les 1100 m d'altitude, mais leur falaises abruptes donnent parfois une impressionnante sensation de hauteur. Nous continuons d'avancer à bon rythme, et rien ne gênerait notre marche si des nuées de mouches ne venaient pas nous bourdonner aux oreilles et s'abreuver de notre sueur (ça, c'est pour la touche glamour).

Bientôt la flore se raréfie, les escaliers disparaissent, et ce n'est plus que de l'escalade dans la poussière de grès.











               Sur la fin ça se complique...


12H30 à ma montre. La chaleur commence à rendre l'ascension difficile, mais j'aperçois le sommet.
Encore quelques mètres...

Là, sur le toit du Mont Solitaire, ce qui s'offre à nous récompense tous nos efforts: C'est une vue imprenable sur le parc national et un panorama de 360 degrés au delà duquel le regard se perd, à 100 kilomètres à la ronde.
La sensation de liberté qui nous envahit alors est tout simplement divine.


Au sommet, après 2h30 de marche - On était un peu fatigués quand même!

Wenworth et ses immenses chutes d'eau - Blackheath, ses falaises et son grand canyon - Leura, ses cascades et ses points de vue sur la vallée... Cette journée ne sera en réalité que la première d'une longue série de randonnées dans les montagnes, tant il y a ici de lieux à découvrir.


WENWORTH Cascades












                    Mountain Devil Flower

The Grand Canyon - BLACKHEATH



J'avais envie d'une dernière chose avant de partir...


Mais là, sur une espace de 2m de large, et à 900 mètres d'altitude...


Je ne faisais pas le fier !!!


BLACKHEATH - Hanging Rock (Roche détachée de la falaise)

 
Et quand vient le crépuscule, et que le soleil disparaît dans l'épaisse jungle verdoyante, nul besoin d'imagination pour distinguer le brouillard qui se lève et donne à la vallée cette teinte caractéristique.
Elles le sont vraiment. C'est magnifique.

Bleues.


mardi 11 décembre 2012

Un peu de pain pour les cacatoès


Du pain? Où ça du pain?!!
 
Elle ne fait pas son âge.
Et pour cause, elle a su garder en elle un peu de son âme d'enfant, ce "je ne sais quoi" de grain de folie, qui pétille derrière le bleu de ses yeux, et l'invite chaque jour à s'émerveiller davantage.

Elle aurait pu faire comme tout le monde, et décider qu'il était temps de se poser un peu, à un âge où la raison, parfois même la santé, imposent de ralentir la cadence.
Elle se serait découverte une soudaine passion pour le tricot et la belote, aurait peut être recueilli deux ou trois chats errants, et continuerait de vivre paisiblement, dans le confort douillet de son petit salon, ici, à Mac Masters Beach, laissant au monde le soin de tourner sans elle.

"Mais je ne suis pas de ceux qui font comme comme tout le monde Ben."

Non, elle n'est décidément pas de ceux là.
C'est une artiste un peu loufoque, une véritable tornade de vie, un ouragan de passion, dont l'énergie et la vigueur d'esprit n'ont d'égale que la générosité, et qui, non contente de travailler à son compte, trouve encore le temps de multiplier les actions bénévoles.
La retraite? Elle ne veut pas en entendre parler.

Et son quotidien ne connaîtrait pas de routine, s'ils ne s'invitaient pas tous les matins, à l'heure du petit déjeuner. 
1, 2, 3, 4...
Ils arrivent, les uns après les autres sur le rebord du balcon, tantôt disciplinés, tantôt affamés et impatients...




                                                    Râleur  -  Gourmand
          
Les 2 inséparables
 
Ces deux semaines passées en sa compagnie sont un enchantement.
Situé à deux pas de la mer et de ses plages de sable ocre, le lieu est un vrai coin de paradis. Au bord de lagons naturels, dissimulées dans la jungle du bush, ou perdues dans les forêts d'eucalyptus et de gommiers rouges du "Bouddi Park",  les habitations composent avec une nature toujours plus étonnante.
Je me sens bien ici, j'ai l'impression d'être traité comme un ami. Le sens de l'hospitalité des australiens y est pour beaucoup; famille, proches, tous ont l'accolade facile et ne tarissent pas d'attentions à mon égard.


Mac Masters Beach















   "Bouddi" signifie "Coeur" en aborigène - Gommier rouge
                                 















                                       Little Beach
  
Vivre  à ses côtés est aussi une vraie leçon d'humilité.
Est-ce le tragique passé de sa famille, exilée de Pologne et de Grèce pendant l'Holocauste? Sont-ce les épreuves qu'elle a dû elle même traverser? Je ne sais d'où elle tire cette incroyable force de vivre, mais elle se communique, et chaque jour en sa présence est riche d'enseignement.

Et mon quotidien ne connaîtrait pas de routine, s'ils ne ne revenaient pas tous les matins quémander quelques graines, ou lorgner par la fenêtre.
5, 6, 7, 8...
Ils sont bientôt rejoints par d'autres, et le balcon est un carnaval d'espèces plus bariolées les unes que les autres.

The Corella Parrot

                      The beautiful King parrot




Moi et mes idées stupides: 2 s plus tard, je me faisais déchiqueter un doigt
                    
Fière de connaître sa région sur le bout des doigts, elle tient à m'emmener partout où elle peut me conduire, et me fait découvrir tous les coins insolites et les secrets de la culture aborigène; il ne se passe pas un jour sans que je fasse de nouvelles rencontres ou ne découvre des endroits singuliers.











          

          Drumming night on Kikumber Mountain  -  
          
          Aboriginal dance show





J'aurais pu faire comme tout le monde ici, et décider de me poser un peu.
Je me serais découvert une passion pour le surf et la pêche, aurais peut être recueilli un ou deux chiens errants, et continuerais de vivre paisiblement, sur les bords de la plage, dans le confort douillet d'une petite maison, ici, à Mac Masters Beach.

Mais je ne suis pas de ceux qui veulent se poser. Pas encore. Pas maintenant.

 
The Kookaburra Bird - First sing in the morning, last in the evening


Elle ne fait pas son âge.
Et pour cause, elles sait s'émerveiller de tout et profiter de chaque instant.
Si partager son quotidien était une vraie source d'inspiration, je me suis quand même décidé à reprendre la route. Mais je n'oublierai pas toutes ces soirées passées à rire, ses conseils avisés et sa philosophie de vie, l'accueil de sa famille et la magie des lieux.

Ce matin, j'ai rassemblé mes affaires, refait mon sac, et j'ai gardé un peu de pain que j'ai laissé sur le balcon.
Un peu de pain, pour les cacatoès.


Merci Nina, merci pour tout.


Me and Nina Angelo



Joy (dixit Nina)


Joy is in you, all around you, everywhere. Have you been seeking, striving to get a taste of joy through ceaseless activity, through others, through jobs, constanly hoping to get the next morsel?
Stop.
Your frantic searching puts joy at a distance, always out of reach.
Just bring your awareness to this moment.
Let yourself become fully present to this very moment.
A natural flow of joy is waiting here. Previously you have overlooked it. When you rest in just this moment, a quiet flow of joy bubbles up from within.

You are the joy that you are seeking.


Eh dis, il en reste un peu pour nous?