samedi 24 novembre 2012

Les apparences sont parfois trompeuses...

"Mesdames, messieurs, veuillez attacher vos ceintures, nous arrivons sur Sydney. L'équipage vous remercie d'avoir choisi notre compagnie et vous souhaite un agréable séjour".



L'été approche à grands pas ici, entre la Nouvelle-Galles-du-Sud et le Queensland. Et avec lui s'annoncent les cafards, les orages et une chaleur humide qui fait grimper le mercure.
27 degrés...Et il n'est encore que 9h du matin!
J'ai donc laissé la planche au placard et décidé d'aller me rafraîchir un peu plus au sud (les températures et saisons australiennes sont inversées par rapport à celles de l'Europe) en réservant un aller simple pour Sydney, par avion.
Quant au trajet jusqu'à l'aéroport, il devrait se faire en navette, sans encombre et de la manière la plus rapide qui soit, si j'en crois les dires de l'affiche publicitaire qui trône là sur le comptoir.
Mais les apparences sont parfois trompeuses...

11h30. J'attends ce fameux bus, mais il se fait désirer.
11h45. Toujours rien. 
12h00. Je commence à me demander si j'ai bien pris un titre de transport pour aujourd'hui ou si le chauffeur cuve ivre mort ses abus d'alcool de la veille, quelques part dans un fossé de la campagne byronnaise.
12h15. Je suis sur le point d'engueuler le service après-vente au téléphone, quand déboule un mini van à l'angle de la rue.

La quarantaine, un peu d'embonpoint, des cheveux mi longs s'épanouissant en de fines bouclettes blondes, une barbe de trois jours et des allures de vieux surfeur  derrière ses Ray-Ban bon marché, le chauffeur en descend, et m'adresse un sourire ultra bright.
Et sur le polo bleu marine, qu'il arbore fièrement, sont inscrits en caractère gras:  

"Fiable - Rapide - Confortable. Bus de Byron à Surfers Paradise"

 "Service EXPRESS"


"Vous êtes le bus à destination de l'aéroport de la Gold Coast?
- Ouep mon pote. Mais je pars dans quelques minutes, j'ai deux trois trucs à régler d'abord."
- ...
- Tu peux mettre ton sac à l'arrière en attendant. A toute!"

Effectivement le service est, comment déjà?...Ah oui..."EXPRESS"!



Quand je descends de l'avion, l'Australie a un peu perdu de sa superbe.
Le ciel est bas et chargé de nuages, les mines tristes et grises, et le thermomètre affiche 10 degrés de moins.
Je voulais me rafraîchir? Je suis servi!
Je viens de quitter l'un des coins le plus sauvages de la côte est aux allures de carte postale, et me voilà, comme un touriste perdu qui se serait trompé de destination, cherchant désespérément le sable et la mer, noyé dans un flux de costards-cravates et d'attaché-cases sur les quais de la gare.
Pour un peu je me croirais à Paris-Montparnasse, un jour de novembre.

"Mais qu'est ce que je fous là?!!!"

Et je ne suis pas le seul à me le demander.
Avec mon gros sac, mon short et mes lunettes de soleil je dénote un peu, et attire les regards, tantôt amusés, tantôt compatissants, de ceux qui m'arrêtent pour m'indiquer la route à suivre (les australiens sont adorables).

Cette nuit là je dormirai dans un vieil hôtel un peu miteux du sud de la ville, dans le quartier de Chinatown, coincé entre un couple de suédois et un anonyme un peu bruyant.
A cet instant précis, Sydney ne me faisait pas grande impression.
Mais les apparences sont parfois trompeuses...
J'allais vite changer d'avis.


The Opera House

jeudi 22 novembre 2012

Du rififi chez les hippies

J'avance de trois mètres, mais je recule de deux...
Allongé sur ma planche et malmené par la houle, j'essaie inlassablement à la force des bras de passer la première barrière de vagues, qui jouent avec moi et me fouettent le visage.
Ce sport est vraiment physique.
J'avance de deux mètres, je recule de quatre, et la vague suivante me balaie comme un vulgaire insecte.
Encore un effort...La prochaine sera la bonne.
Voilà donc le secret de la légendaire forme australienne...
Le surf.


"Over the hills and far away..."




"Bienvenue chez nous Ben, mon nom est Anneke, mais ici le gens m'appellent Shobhan."

Ewingsdale. Il est américain, elle est hollandaise.
Mark est web designer, et voue un véritable culte au football.
Shobhan, elle, adore la peinture, la bière allemande, Joséphine Baker et enseigne l'art à ses heures.
Ces deux là se sont rencontrés quelques part en Inde, vers le milieu des années soixante dix, tous deux en quête de spiritualité, de voyages et de rencontres.
Le temps a fait son oeuvre, les deux jeunes hippies sont devenus parents et leurs enfants grandissent ici, à quelques kilomètres de Byron Bay dans la campagne environnante.
Reade a quinze ans et voue un véritable culte au basketball.
Samantha, elle, adore les smoothies à la banane, la littérature, taquiner son frère et projette de voyager à travers l'Europe.


Me, Samantha, Shobhan and Reade (ils font tous plus d'1,85m!)






       Big Louis...and lazy Pepita
 


C'est chez eux que j'ai décidé de poser mon sac et que je travaille depuis quelques jours, comme jardinier.
Et de travail je n'en manque pas! Pourtant régulièrement entretenu, leur jardin souffre des assauts d'une végétation qui n'a de cesse de croître et de gagner du terrain.
Je débroussaille, j'arrache, je coupe, des plantes et des essences d'arbres qui me sont pour la plupart méconnues mais qui font le bonheur des sens - verts, jaunes pourpres et violets - les couleurs sont toutes plus éclatantes les unes que les autres - citron, gingembre, coriandre et anis - arômes et saveurs sont autant de plaisirs délicieux et enivrants.



Front of the house


Back of the house





                           Frangipani tree's flowers - My favorites

  
"Pense à faire attention aux veuves noires (araignées redback) et aux serpents Ben, ils sont nombreux ici."
(Bah voyons, comme si les araignées loup ne suffisaient pas...)
"L'autre jour un python à même réussi à se frayer un chemin jusque dans la salle de bain.
- UN PY...QUOI?!!!
- Un python. Vous avez ce genre de problème en France, d'invasion de reptiles?
- Euh...C'est rare! De fourmis à la rigueur..."

Un python... 



La faune ici est surdimensionnée, et bruyante!


Et lorsque j'ai du temps libre, je participe à la vie familiale.
Je surfe avec Mark, j'accompagne Reade à ses matchs de basket, je trinque avec Shobhan et je donne quelques leçons de français à Samantha.
"Sacrebleu!
- Ah, ah, ah, ça doit bien faire un siècle qu'on utilise plus cette expression en France!"

J'arrache, je coupe, je brûle, j'entretiens...Et je mange comme un roi.
Shobhan met un point d'honneur à cuisiner des produits frais et de qualité, achetés sans intermédiaire sur le marché bio de Byron, qu'elle agrémente d'épices et d'aromates cueillis dans son potager.
Tous les ingrédients d'une nourriture saine et équilibrée sont là, et je ne vais pas m'en plaindre!





              Byron Bay's farmers market


Le soir, quand nous ne profitons pas de la plage, c'est autour d'un verre de vin ou d'une bonne bière que nous nous retrouvons, à discuter de tout et de rien (c'est marrant comme mon anglais s'améliore au fur et à mesure que je bois...Et le vin australien n'est pas mauvais non plus!)
Et ça me fait sourire. Je suis là, quelques part en Australie, à parler de politique française, avec une hollandaise à l'accent américain, une bière allemande à la main.
Les frontières sont définitivement ouvertes!


Byron Bay symbol: the lighthouse

             Sand drawings - Main Beach



Mais déjà la semaine s'achève.

Mark vient de se redresser sur sa planche, et disparaît bientôt, emporté dans un tourbillon d'écume.
Moi je suis là, assis sur la mienne parmi les autres surfeurs, les yeux perdus dans le soleil couchant qui illumine d'orangé la baie de Byron.
Le temps est comme suspendu, mais j'en goûte chaque seconde.


Et j'attends la prochaine vague. Celle qui m'emmènera plus au sud.


Sunset on "The Pass Beach"

samedi 17 novembre 2012

Petites bêtes...Et grosse frayeur.

La soirée promettait d'être comme toutes les autres, calme et paisible.
Et mis à part l'annonce d'une violente tempête à venir, rien ne semblait pouvoir troubler mon sommeil.
J'ai ouvert la fenêtre pour rafraîchir l'air ambiant et ne tarde pas à m'assoupir, harassé de fatigue.
Déjà, le grondement sourd et lointain du tonnerre se fait entendre et une fine bruine légère vient mouiller les carreaux dans un clapotis léger. Rien d'inquiétant.


Mais ce sont bientôt de violentes trombes d'eau mêlées de bourrasques qui viennent marteler la vitre et me tirer de mes rêves.

"Aaah, enfin un peu de fraîcheur, je vais pouvoir...AAAAAH!" Je sursaute.
"Nom de d... de put... de merde!"( c'est marrant, quand il s'agit de jurer c'est toujours le français qui revient!)

Elle est là sur le mur, à 2 mètres de moi, le corps duveteux, de longues pattes hérissées de poils, de petits yeux noirs profonds et vicieux, et elle fait bien la taille de ma paume de main!
Une araignée heteropoda (merci à l'expert anonyme).



"Aaah, saloperie de bestiole!"

Elle est inoffensive, mais l'idée de la savoir là, libre de courir où bon lui semble pendant que je cherche le sommeil, ne m'enchante pas vraiment.
Non, décidément, je ne pourrai pas dormir tant qu'elle sera dans les parages.
Dehors la tempête fait rage, les palmiers se tordent sous les assauts d'un vent de plus en plus impétueux, le ciel est zébré d'éclairs et la pluie reprend de plus belle.
Ah l'intérieur c'est un autre combat qui vient de s'engager: moi contre la bête.
Et elle est coriace cette saleté. Elle esquive mes coups et me balade à travers la chambre qui finit par n'être plus qu'un champ de bataille.

"Ah, elle se déplace vite la garce!"

2h du matin. J'ai dû vider la moitié d'une bombe d'insecticide, quand finalement je saisis une de mes tongs, et, dans un ultime grondement de tonnerre, l'abats sur l'animal, portant le coup fatal (il faut un port d'arme pour ce genre de tong)

"Enfin, je vais pouvoir dormir tranqu...AAAAH!"
Sur le mur d'en face...Grimpe sa petite soeur.





"Mais d'où elles sortent bon sang!"

Quelques minutes d'une lutte acharnée plus tard et c'en est finit de la deuxième. (c'est assez pratique une tong finalement...)
Enfin.
L'orage est passé, la nature reprend son souffle.
C'est décidé, à partir de maintenant, je dormirai la fenêtre close, peut importe la température de la pièce, et sous ma moustiquaire de compétition.


Cette nuit là j'ai mis du temps à m'endormir.
Pas par appréhension, non, (quoique...) mais à cause de l'insecticide. J'avais largement dépassé la dose recommandée...
J'ai toussé toute la nuit. Saloperies d'araignées.



samedi 10 novembre 2012

A un " jet de frisbee "


1, 2, 3, 4...


"25 Childe Street? C'est assez loin. Vous devrez marcher 20 minutes, au moins!"

Avant de me rendre à Ewingsdale j'avais envie de faire un petit détour par Byron Bay, célèbre pour ses plages sauvages, ses breaks de surf et son arrière pays à l'ambiance bohème.
Mais j'ai réservé une chambre dans un petit cottage qui, malheureusement, se trouve à l'extrémité nord de la ville, soit l'exact opposé de mon lieu d'arrivée.
"20 minutes! Ah oui quand même! Bon...La marche ne m'effraie pas trop, ça ne devrait pas me poser trop de problèmes. Merci encore!"
Ca, c'est ce que je croyais...












   Ah les joies des dortoirs rangés...

 

29, 30, 31, 32...


Le trajet s'avère plus difficile que prévu.
Mon sac, fait dans la précipitation du départ, est mal équilibré et encombrant, la chaleur humide de l'après midi n'aide en rien, et personne ne semble connaître mon lieu de rendez-vous.
"Mais où se trouve cette foutue auberge de jeunesse?!!"
C'est finalement dans une impasse que je tombe sur ce qui, à première vue, me semble être une sorte d'école de surf et de kayak. Mais non, c'est bien là que j'ai réservé une chambre.
40 minutes de marche et me voilà, aussi moite et haletant qu'un voyageur perdu revenant du bush australien , derrière le comptoir d'une réceptionniste un peu ébaubie. Mais bon, je suis dans les temps.
Ca, c'est ce que je croyais...












 Cape Byron - Le point le plus à l'est du continent
 


55, 56, 57, 58...


"Ah vous voilà enfin! Je vous attendais depuis une heure et demie! Mais bon, ne vous en faites pas, tout est arrangé.
- Je suis désolé, j'ai dû marcher depuis le centre ville jusqu'ici, et je ne trouvais pas l'emplacement de votre hôtel. Bref, je me suis un peu égaré. Comment ça une heure et demie?! Il n'est pas 16h30?
- Ah non il est 17h30. Vous avez oublié le changement d'heure!
- ...
- Eh vous avez fait tout ce chemin à pied! Vous n'auriez pas dû, nous avons une navette gratuite du centre ville jusqu'ici!
- Eh merde..."

J'étais tellement pressé de quitter Brisbane, que j'en avais oublié le décalage horaire entre le Queensland et la Nouvelle Galle du Sud...





 Tallows Beach

    

"Une chambre pour deux nuits c'est ça? Chambre...28, voici vos draps, une couverture et la clé de l'entrée. N'oubliez pas de me restituer le tout mercredi matin, à 10h.
- Très bien. Juste une dernière question, la mer est loin d'ici?
- Oh non, vous verrez, elle est vraiment à un "jet de frisbee", dit elle en souriant.
- A un? Jet de frisbee? Ok..."


91, 92, 93, 94...


L'atmosphère est sereine, les gens accueillants et chaleureux, l'endroit délicieux.
Ca et là, des cabanons font office de chambres d'hôte dans un petit espace clos, entre palmiers, bambous et hamacs suspendus.
Et quand vient le crépuscule, je me laisse bercer par le chant mélodieux des oiseaux de la forêt subtropicale et le lointain murmure des vagues, qui viennent, dans un éternel refrain, caresser le rivage.
Idyllique.








 The Pass Beach




134, 135, 136...Elle avait raison, c'est tout près...Encore quelques pas...


Les deux jours qui suivent me réservent leur lot de surprises.
Le lieu est vraiment à la hauteur de sa réputation; la nature y est verdoyante et s'étend dans un enchevêtrement de collines et de vallées, qui abritent une population cosmopolite au mode de vie alternatif (c'est assez "spécial" comme ambiance)
Les plages sont loin d'être de simples attractions touristiques et ont gardé tout le charme de leur authenticité.
Et la mer... Ah la mer...Une incroyable palette de nuances, du bleu nuit au bleu cyan, du saphire au céruléen en passant par le vert émeraude, des criques reculées à l'abri des fureurs de l'océan, et de vastes étendues de sable fin où de superbes vagues, déferlant par dizaines, viennent mourir dans un étourdissant fracas d'écume et d'embruns.
" Tu dois prendre des leçons de surf Ben, si tu veux te sentir australien!"

Ne t'en fais pas mon gars. Dès que j'en aurai l'occasion, je ne me ferai pas prier...




141, 142, 143...Enfin!


Après un mois d'attente il est là devant moi. Et pour la première fois de ma vie je vais m'y baigner (petit instant d'émotion quand même!)
Le Pacifique.


Belongil Beach


lundi 5 novembre 2012

Chambre 18, deux minutes d'arrêt !


"Remember, remember, the fifth of november" 





L'air est déjà chaud et sec. Encore une belle journée de printemps comme cette ville en a le secret.
J'ai mal dormi la nuit dernière, l'excitation du départ, la température de la pièce et les ronflements de mes colocataires ne m'ont aidé en rien.
Affalé sur mon sac je somnole, bercé par le bourdonnement lointain de la ville.
Il ne devrait plus tarder maintenant...





Un mois que je suis à Brisbane, à profiter des ses parcs, de ses musées (de ses bars aussi), à visiter la ville et arpenter ses rues, d'est en ouest et du nord au sud...A tourner un peu en rond aussi.
Un mois...
Et ma piaule est un vrai hall de gare. 

Coréens, Italiens, Zimbabwéens,...Il en vient de partout! C'est hallucinant.
C'est comme si cette chambre, faute de me voir partir, avait décidé de voyager à ma place.
Mais je dois patienter encore un peu. J'attends toujours le courrier de la Commonwealth Bank, et avec lui, ma nouvelle carte bancaire, précieux sésame de ce qui sera bientôt mon périple à travers le continent rouge.
Toujours pas de courrier...Aaah, c'est à en devenir fou...
Alors je prends mon mal en patience, je m'installe confortablement, et je profite du spectacle.

North of Brisbane - The Story Bridge

Ils débarquent à l'improviste, à toute heure du jour, des quatre coins du monde, chargés de sacs et de valises en tout genre qu'ils entassent ça et là, dans un joyeux vacarme.
Ca braille, ça crie, ça se dispute, ça rit...Dans un véritable jargon international.

Ils arrivent, ils s'installent, on discute, on fait connaissance.
Les lits se font, se défont.
L'instant d'après, ils ont déjà repris leur route.
Et tout recommence.


Kangaroos sculptures - George Street



















Américains, Israéliens, Ecossais...
Certains, discrets, osent à peine pousser la porte.
D'autres, plus bruyants, et faisant fi des convenances, traversent l'espace comme de véritables cyclones.
Fatigués de leur long voyage, ils prendront le temps de quelques jours.
Pressés, parfois moins fortunés, ils ne resteront qu'une seule nuit.
Simples touristes ou voyageurs émérites, tous se croisent dans ces 12 mètres carrés ridicules, qui me font bientôt l'effet d'un poste frontière, où je suis un peu coincé, faute de papiers en règle.



Somewhere in Parkland Garden
 


 















 

Très vite des affinités se créent.

Greta et Juan, le couple d'italiens, me racontent leurs aventures à travers la Nouvelle Galles du Sud.
James et Ali, les deux écossais, m'invitent à les rejoindre sur Sydney, dès que j'aurai le temps.
Florian, le français de Metz, me montre les photos de ses parties de pêche sur un chalutier, au large de Cairns (dont il me relate les détails, en anglais s'il vous plaît!)
Et Sébastian, l'allemand, qui n'en finit pas de rire, car il ne supporte plus le climat tropical de la chambre: la climatisation a rendu l'âme, voilà deux jours maintenant (Si ça continue, demain je dors dans la douche).
"Oh nein! Scheisse! Not again!".
Jin, le coréen, s'est remis à ronfler...On dirait bien que la nuit va être longue. (Mais bon sang, comment un si petit bonhomme peut il faire autant de bruit, c'est dingue!!!)
Quant à Francesco, l'italien, il ne sait plus très bien pourquoi ni comment il a atterrit dans ce lit (l'alcool sans doute???)

















Ils arrivent, ils s'installent, on discute, on fait connaissance.
Les lits se font, se défont...
Et tout recommence.


Allemands, Norvégiens, Suédois,... Et la valse des sacs reprend sa course folle, m'entraînant dans un rythme effréné qui finit par me donner le tournis.
Je confonds les noms, les prénoms, les âges, les origines, les destinations...Tout va tellement vite.















             North of Brisbane - The Story Bridge


Un mois...

Cette semaine nouvel arrivage, fraîchement débarqués de... France ( aaah, damned, cette fois ci je vais devoir parler français, c'est sûr!), deux bretons très sympas, que je trouve vautrés dans leurs lits respectifs.
Il viennent d'arriver à Brisbane, et comptent y rester quelques jours seulement, le temps de trouver leurs repères, d'acheter un van et de "régler les formalités administratives" (eh, eh, eh).
Je crois qu'ils n'ont pas bien compris pourquoi je souriais.

Ils s'installent, on discute, on fait connaissance...

Mais nous n'aurons pas le temps de nous éterniser davantage. J'ai défait les draps du lit, et mon sac attend, dans un coin de la pièce (j'ai perdu un peu de poids mais il semblerait que lui ait pris quelques kilos)
J'ai reçu du courrier il y a quelques jours, et j'ai trouvé du travail, un peu plus au sud.

"- Profitez bien de votre séjour les gars. J'espère juste que vous ne resterez pas coincés ici trop longtemps!
- Aucun risque! ils me lancent.
- On ne sait jamais..."

Je ne m'attarde pas, ce moment je l'ai attendu avec tant d'impatience, que je ne veux plus perdre une minute.


J'attends un train. Il arrive en gare. Et il m'emmène à Ewingsdale, près de Byron Bay.



Byron Bay - Cape Byron

La mer, enfin! - Belongil Beach - Byron Bay




"40 days in Brisbane"

starring

Jin, Joy et Haesik, les 3 coréens "Can you repeat please?"
Aldo, l'italien chaud comme la braise
Taka, le zimbabwéen bourré
John, l'américain grande gueule
Amal, l'israélien et ses "plans camping"
Greta et Juan, les amateurs de charcuterie italiens
Florian, le routard français
Francesco, l'italien paumé
James et Ali, les écossais fans de Paris
Mark et Sébastian, les allemands fous de rugby
Magnus, le surfeur norvégien
Filipa et Anna, les crazy suédoises
Tom et Tanel, les geeks estoniens
Dimitri et Ronan, les bretons de Rennes