jeudi 22 novembre 2012

Du rififi chez les hippies

J'avance de trois mètres, mais je recule de deux...
Allongé sur ma planche et malmené par la houle, j'essaie inlassablement à la force des bras de passer la première barrière de vagues, qui jouent avec moi et me fouettent le visage.
Ce sport est vraiment physique.
J'avance de deux mètres, je recule de quatre, et la vague suivante me balaie comme un vulgaire insecte.
Encore un effort...La prochaine sera la bonne.
Voilà donc le secret de la légendaire forme australienne...
Le surf.


"Over the hills and far away..."




"Bienvenue chez nous Ben, mon nom est Anneke, mais ici le gens m'appellent Shobhan."

Ewingsdale. Il est américain, elle est hollandaise.
Mark est web designer, et voue un véritable culte au football.
Shobhan, elle, adore la peinture, la bière allemande, Joséphine Baker et enseigne l'art à ses heures.
Ces deux là se sont rencontrés quelques part en Inde, vers le milieu des années soixante dix, tous deux en quête de spiritualité, de voyages et de rencontres.
Le temps a fait son oeuvre, les deux jeunes hippies sont devenus parents et leurs enfants grandissent ici, à quelques kilomètres de Byron Bay dans la campagne environnante.
Reade a quinze ans et voue un véritable culte au basketball.
Samantha, elle, adore les smoothies à la banane, la littérature, taquiner son frère et projette de voyager à travers l'Europe.


Me, Samantha, Shobhan and Reade (ils font tous plus d'1,85m!)






       Big Louis...and lazy Pepita
 


C'est chez eux que j'ai décidé de poser mon sac et que je travaille depuis quelques jours, comme jardinier.
Et de travail je n'en manque pas! Pourtant régulièrement entretenu, leur jardin souffre des assauts d'une végétation qui n'a de cesse de croître et de gagner du terrain.
Je débroussaille, j'arrache, je coupe, des plantes et des essences d'arbres qui me sont pour la plupart méconnues mais qui font le bonheur des sens - verts, jaunes pourpres et violets - les couleurs sont toutes plus éclatantes les unes que les autres - citron, gingembre, coriandre et anis - arômes et saveurs sont autant de plaisirs délicieux et enivrants.



Front of the house


Back of the house





                           Frangipani tree's flowers - My favorites

  
"Pense à faire attention aux veuves noires (araignées redback) et aux serpents Ben, ils sont nombreux ici."
(Bah voyons, comme si les araignées loup ne suffisaient pas...)
"L'autre jour un python à même réussi à se frayer un chemin jusque dans la salle de bain.
- UN PY...QUOI?!!!
- Un python. Vous avez ce genre de problème en France, d'invasion de reptiles?
- Euh...C'est rare! De fourmis à la rigueur..."

Un python... 



La faune ici est surdimensionnée, et bruyante!


Et lorsque j'ai du temps libre, je participe à la vie familiale.
Je surfe avec Mark, j'accompagne Reade à ses matchs de basket, je trinque avec Shobhan et je donne quelques leçons de français à Samantha.
"Sacrebleu!
- Ah, ah, ah, ça doit bien faire un siècle qu'on utilise plus cette expression en France!"

J'arrache, je coupe, je brûle, j'entretiens...Et je mange comme un roi.
Shobhan met un point d'honneur à cuisiner des produits frais et de qualité, achetés sans intermédiaire sur le marché bio de Byron, qu'elle agrémente d'épices et d'aromates cueillis dans son potager.
Tous les ingrédients d'une nourriture saine et équilibrée sont là, et je ne vais pas m'en plaindre!





              Byron Bay's farmers market


Le soir, quand nous ne profitons pas de la plage, c'est autour d'un verre de vin ou d'une bonne bière que nous nous retrouvons, à discuter de tout et de rien (c'est marrant comme mon anglais s'améliore au fur et à mesure que je bois...Et le vin australien n'est pas mauvais non plus!)
Et ça me fait sourire. Je suis là, quelques part en Australie, à parler de politique française, avec une hollandaise à l'accent américain, une bière allemande à la main.
Les frontières sont définitivement ouvertes!


Byron Bay symbol: the lighthouse

             Sand drawings - Main Beach



Mais déjà la semaine s'achève.

Mark vient de se redresser sur sa planche, et disparaît bientôt, emporté dans un tourbillon d'écume.
Moi je suis là, assis sur la mienne parmi les autres surfeurs, les yeux perdus dans le soleil couchant qui illumine d'orangé la baie de Byron.
Le temps est comme suspendu, mais j'en goûte chaque seconde.


Et j'attends la prochaine vague. Celle qui m'emmènera plus au sud.


Sunset on "The Pass Beach"

4 commentaires:

  1. C'est juste... waou ! Trop beau, trop sympa, trop la classe...Et comme d'hab je me délecte de te lire !
    ps : regarde point break si tu veux apprendre à surfer ;-)
    bisous
    A-C

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  2. Tu as des talents d'écrivain mon ptit!
    C'est toujours un régal de suivre tes aventures, j'en ai le sourire au lèvres^^
    Ce que tu es entrain de vivre, c'est juste trop......MAGIQUE!!
    Tu n'imagines pas la chance que tu as, comme je te le dit à chaque fois: Profite et éclate toi.
    Bise l'ami
    Le haut savoyard

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  3. Encore du rêve, toujours du rêve mais que c'est bon et beau. Je ne sais pas si la photo est trompeuse mais tu as bronzé et pris du muscle : c'est le surf of course . Quant a tes hôtes sont charmants mais ne trichent-ils pas un peu avec leur taille? Ils ne sont pas sur une petite estrade invisible sue la photo? car pour être grands ils le sont effectivement, même les enfants et les femmes , les mélanges sont souvent très beaux . J'aime aussi big louis , comme tu es déjà plus bas tu luis fais une bise virtuelle sur la truffe humide j'adooore.. Pure magie que tout celà . Tu as vraiment bien choisi ta destination.
    bises a plus
    <PJ


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  4. Over the hills and far away,
    for one long year he'll count the days.
    Over the mountains, and the seas,
    a freedom's life for him there'll be

    :-) Des paroles ajustées pour toi mon ami, continue de vivre ton rêve, c'est magique pour nous :-)
    Bises
    Mathieu S

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