lundi 3 décembre 2012

Sydney - Sur un air d'opéra



"Non, désolé, nous sommes complets pour les trois jours à venir."

Voilà ce qui arrive, quand on débarque comme un touriste dans une grande ville la veille d'un week-end, et ce, sans rien réserver.
2h que je vais d'auberge en auberge, et aucune n'est disponible.

"Pour? Ces trois jours? Non, malheureusement toutes nos chambres sont réservées pour le week-end. Vous savez, avec le début de l'été et la fin de l'année scolaire, tous les étudiants de la Nouvelle-Galles-du-Sud viennent ici pour le festival."
(La fin de l'année scolaire? Le début de l'été?? Fin Novembre!!! Eh oui...Ce détail m'avait échappé...)

Encore un refus, c'est le septième maintenant.
Je me suis réveillé tôt ce matin, pensant que changer d'hôtel ne serait qu'une formalité, mais il est presque 13h et je ne sais toujours pas où passer la nuit.
Heureusement que l'envie d'une bonne grasse matinée ne m'a pas pris aujourd'hui...

"Je suis navré, nous sommes complets...
- Laissez moi deviner...Le festival?"

Bah, je ne suis plus à un hôtel près maintenant...


SYDNEY OPERA HOUSE !!!

Je n'ai jamais été très "fan" des grandes villes.
Si elles sont une véritable manne culturelle, le trafic et l'effervescence qui y règnent ont vite fait de me mettre mal à l'aise.
Aux grandes avenues bondées, j'ai toujours préféré le charme et la tranquillité des petites ruelles de province. Aux parcs ceinturés d'immeubles, la beauté des grands espaces.
Mais il est difficile de ne pas aimer Sydney.

Au premier abord, elle a comme des airs de Brisbane, avec ses parcs botaniques, sa touche cosmopolite et ses noms de rues typiques (ceux de la famille royale: George, Victoria, Elizabeth Streets)
Mais à y regarder de plus près, on y trouve quelque chose de plus authentique, de plus démesuré, et surtout, de plus grandiose.





Pour la découvrir, du sud au nord, il me suffit d'y flâner tranquillement et de me laisser porter par sa "musique".
Alors, comme sur un air d'opéra, crescendo, Sydney se dévoile et révèle des merveilles insoupçonnées.
D'abord l'ouverture.
Tout commence timidement dans les vieux quartiers sud un peu sales de "Chinatown", dont je ne garderai pas un souvenir impérissable, puis plus à l'ouest, dans les rues branchées de "Kings Cross" où règne une atmosphère un peu équivoque.
La ville donne alors de la voix, et je découvre les environs d'Hyde Park, ses grandes allées d'arbres, ses musées, ses galeries d'art et les devantures des magasins de luxe, ornées de guirlandes à l'occasion des fêtes de fin d'année (Difficile de se faire à l'idée que Noël approche, ici, c'est comme si le temps s'était arrêté en août!)


Hyde Park Avenue












             Martin's place's Chistmas Tree - Christmas Stores

St Mary's Cathedral

Puis c'est le vieux quartier "The Rocks", ancien centre de commerce portuaire chargé d'histoire, qui attirait autrefois une foule imbibée de truands et de marins en tout genre, et où se pressent aujourd'hui les touristes amateurs de bonne bière (moi y compris).


Circular Quay
Manly Beach

Viennent ensuite les grandes tirades lyriques, et le "Royal Botanic Garden" offre toute la poésie de ses jardins, la splendeur de ses 30 hectares de nature tropicale, de couleurs et d'arômes.






        The Herb Garden - The Ballerina

Royal Botanic Garden - Ficus Macrophyla

Enfin le final.
Je pense que, comme beaucoup d'étrangers, j'étais venu ici avant tout pour le voir. Parce qu'il est cette curiosité locale, qui donne à Sydney tout son cachet et sa réputation. Parce qu'il est de ces prouesses architecturales du XX ème siècle qui forcent l'admiration....Et parce que, comme beaucoup de touristes, j'avais juste envie de dire: 

"Regardez les mecs, j'y suis! C'est pas la classe?!!!"


Mais j'étais loin de me douter que le spectacle serait aussi saisissant de beauté.
C'est à Macquarie Point, au détour du "Royal Botanic Garden", que je tombe la première fois sur ce qui changera radicalement ma vision de la ville: sur plus de 20kms de distance, et au coeur même de Sydney, s'étend la baie de "Sydney Harbour", splendide espace naturel bordé d'une myriade d'anses tranquilles et de promontoires de grès, où se croisent, dans un ballet continu, embarcations légères et navires de plaisance.
Et en son centre, sous ses coques de céramique déployées au soleil, trône fièrement le symbole de l'Australie toute entière: L'Opéra House.


SYDNEY Harbour Bay - The Harbour Bridge



Non, il est impossible de ne pas aimer Sydney...

...A moins d'en faire tout le tour, un sac de 20 kilos sur le dos!
Voilà bientôt 4h que je déambule comme une âme en peine et rien...Toujours RIEN.
Je commence à me faire à l'idée qu'il me faudra peut être camper cette nuit. A moins que...

"Oui, je peux vous proposer une chambre...
- (Aah, merci mon dieu!)
- ... Pour une nuit .
- ... (soupir)
- Vous êtes intéressé?
- ...Ca fera l'affaire." 





Sydney n'est pas de ces villes faciles, où l'on peut débarquer comme ça, à l'improviste. Elle sait se faire désirer.
Et je ne savais pas encore que sur les quatre jours passés ici, il me faudrait changer trois fois d'hôtel!
Mais quelle importance, quand on profite d'un tel spectacle. Si j'ai oublié le nombre de refus essuyés, ou la distance qu'il m'aura fallut parcourir, je suis sûr d'une chose: J'adore cette ville.
J'aurais aimé y rester plus longtemps, mais j'ai trouvé du travail, à quelques kilomètres au nord.
C'est décidé, j'y retournerai.
Peut être que cette fois ci, je planifierai un peu plus mon arrivée...
Peut être.


Comment ne pas aimer Sydney?...


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